La co-construction en actes

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Sous-titre: Savoirs et savoir-faire pratiques pour faciliter sa mise en œuvre Auteur : FOUDRIAT Michel Collections: , Date de parution: 19 Mai 2021

La co-construction est devenue un mot à la mode et on pourrait presque dire qu’il est galvaudé tant il est cité et désigne des pratiques de coopération qui n’ont rien de co-constructiviste et qui restent plutôt des consultations.

La co-construction est une démarche visant l’inclusion de tous les acteurs concernés dans les processus d’élaboration de projets que ce soit dans les organisations, les associations, les collectivités territoriales ou les établissements sociaux et médico-sociaux. Selon cette approche, la définition du projet et sa mise en œuvre résultent d’un travail collectif incluant toutes les parties prenantes. Elle peut ainsi être définie comme un processus par lequel des acteurs différents exposent puis confrontent leurs points de vue et cherchent à élaborer une définition partagée au travers de compromis et s’accordent sur cette dernière.

C’est une méthodologie particulièrement adaptée au champ de l’intervention sociale car, d’une part, les projets y devenant de plus en plus complexes, aucun acteur ne saurait à lui seul maîtriser l’ensemble des dimensions constitutives d’un projet et, d’autre part, on constate un accroissement de la demande de participation des citoyens-usagers aux organisations prenant des décisions pouvant affecter leur vie.

Cet ouvrage présente les différents types de savoirs théoriques et savoir-faire pratiques mobilisables pour penser et faciliter la mise en œuvre de la co-construction. Il apporte des éléments de réflexion sur les conditions nécessaires à la réalisation d’une véritable co-construction et, pour ce faire, s’appuie sur l’analyse des principales difficultés récurrentes observées dans ce type de processus et les actions permettant de les réduire.

Il fournit des pistes pratiques : Quelles sont les conditions préalables favorables à l’instauration d’un processus de co-construction ? Quel type de dispositif mettre en place ? Qui sont les acteurs ? Comment créer un espace particulier pour que puissent se dérouler les échanges ? Selon quelles temporalités ? Comment favoriser l’enrôlement des acteurs ? Quels outils mettre en place pour réduire les inégalités dans la prise de parole et permettre l’expression des différents points de vue ? Comment faciliter l’intercompréhension et la construction d’une convergence avec émergence d’un accord ? Comment choisir le médiateur ou facilitateur ? Quel est son rôle ? etc.

1. Repères conceptuels

Définition
Une définition de la co-construction comme processus
Les éléments saillants de la définition

Une inflation de l’usage du terme
Un décalage entre les discours laudateurs et les démarches concrètes
Une rhétorique et ses modalités manipulatoires

La co-construction, un processus spécifique propre à la communication

Les principes épistémiques de la co-construction
Les principes philosophiques
L’épreuve de l’égalité dans la mise en œuvre de la co-construction
La co-construction et la référence à l’égalité entre acteurs parties prenantes
Le renoncement à l’idéal et la recherche de la co-construction « juste »
La notion de co-construction « juste »
La co-construction, une fiction nécessaire

Les domaines de la co-construction
La co-construction, une option managériale
La co-construction, un projet de société, un projet politique
La co-construction : un thème dominant dans le champ de l’action sociale
La co-construction des projets d’accompagnement personnalisé et des parcours
La co-construction des programmes de formation pour les travailleurs sociaux
La co-construction de la mise en œuvre d’un décret d’application d’une politique sociale
La co-construction du projet d’établissement

 

2. Réflexions théoriques sur la co-construction

Intelligence collective et co-construction
Une apparente proximité conceptuelle
Le développement des réflexions sur l’intelligence collective
Des différences épistémiques entre les deux concepts
L’idéalisation idéologique de la référence à l’intelligence collective

La co-construction et l’épistémologie constructiviste
La co-construction et les types de configuration de jeu entre les acteurs parties prenantes
Les caractéristiques de l’épistémologie constructiviste
Constructivisme et constructionnisme
Les principes du constructivisme
La relation entre la position de l’observateur et la construction de la réalité
L’absence de point de vue privilégié pour la construction d’une connaissance d’un système complexe
L’expérience de l’acteur à l’origine de la construction sociocognitive du point de vue
La multiplication des points de vue
pour une construction de la réalité d’un système complexe
L’inéluctable instabilité de la construction de la réalité avec le temps
La co-construction et la perspective « agile »

 

3. Les principales difficultés et obstacles au processus de co-construction

Les difficultés observées lors des processus co-constructivistes
Les difficultés au niveau du travail d’élaboration du contenu
Une diversité de points de vue exprimés non représentative
Une minoration de l’expression de points de vue au profit de récits descriptifs et informatifs
L’absence de fil rouge dans les interventions des acteurs : l’éparpillement des réflexions
Une surabondance, sur une même problématique, de réflexions et de propositions impossibles à traiter
La récurrence de débats
Une tendance à un développement de réflexions abstraites, générales, philosophiques ou idéologiques
L’usage de termes flous, ambigus, insuffisamment explicités
Une absence de progression du processus :
l’envahissement par des répétitions trop fréquentes
Des échanges d’idées peu pertinentes, peu créatives
Les difficultés au niveau des attitudes et des interactions entre acteurs
L’absence de (ou la faible) participation active de certains acteurs au processus délibératif
Une majorité d’interventions faites par un très petit nombre d’acteurs participants
Une disproportion dans les durées des interventions de certains acteurs
Une absence de respect, de considération pour la parole de certains acteurs
La difficulté de certains acteurs d’affronter les rapports de pouvoir, les controverses et les conflits
Les jeux de compétition entre certains acteurs
Le renforcement, chez certains acteurs, de la croyance dans le bien-fondé de leurs points de vue
L’emprise des émotions et l’absence de distance de certains acteurs dans les interactions
Le positionnement ambigu des acteurs dirigeants
L’absence de (ou la faible) participation active de certains acteurs au processus délibératif
Une diversité de points de vue exprimés non représentative
Une surabondance, sur une même problématique, de réflexions et de propositions impossibles à traiter

L’intérêt de la connaissance des principales difficultés récurrentes
Les difficultés comme source d’une réflexion praxéologique
La reconnaissance de l’inéluctabilité de difficultés dans la mise en œuvre de la co-construction

L’émergence des difficultés à la co-construction
Les moments de la possibilité d’émergence des difficultés
Les caractéristiques de la différenciation des ressources comme facteurs d’émergence de difficultés
L’émergence de combinaisons de difficultés concomitantes et contingentes
La concomitance de plusieurs difficultés
La contingence du développement des difficultés
La contextualisation de l’émergence des difficultés

 

4. Pour une théorisation de la mise en œuvre de la co-construction

L’observation des processus co-constructivistes comme démarche d’objectivation de savoirs pratiques
La méthode de la comparaison rétrospective de processus de co-construction
Les échelles d’observation et les types de savoir-faire pratiques

Le niveau macro
La réification introduite par le niveau macro
Les savoirs et savoir-faire liés au niveau macro

Le niveau méso

Le niveau micro

Les différents niveaux de savoirs et de savoir-faire pratiques

Réflexions praxéologiques
L’interdépendance entre les échelles d’observation et les niveaux de savoirs
L’illusion de toute tentative d’une déclinaison « pratico-pratique »
La signification des principes en méthodologie : des conditions nécessaires mais non suffisantes
Les paradoxes et difficultés de l’apprentissage d’un savoir-faire en matière de facilitation de la mise en œuvre de la co-construction
Le savoir-faire du facilitateur

 

5. Le dispositif comme cadre facilitateur

La définition d’un dispositif
La déconstruction de la définition de la co-construction comme méthode pour penser la définition d’un dispositif
Les caractéristiques incontournables d’un dispositif

L’intérêt des dispositifs
Les principaux éléments d’un dispositif
Le cadre temporel
Le schéma directeur prévisionnel
Les espaces de réflexivité
Les espaces de légitimation institutionnelle
Les espaces dialogiques
L’incidence de la complexité du système d’action sur l’instauration des espaces de réflexivité
La référence aux communautés d’intérêts et la composition de l’espace de réflexivité
Les fonctions facilitatrices
La fonction de communication et d’officialisation du processus de co-construction
La fonction de facilitation

La variété des dispositifs selon le degré de complexité des caractéristiques contingentes du système initiateur
Le constat de la différenciation des dispositifs faisant référence à la co-construction
Les critères de la différenciation des processus
La composition de l’espace dialogique
Le type d’acteurs impliqués
Le nombre d’acteurs, potentiellement parties prenantes
La temporalité formelle

Le processus d’élaboration de la définition du dispositif

Le dispositif : un construit social contingent
Les marges de jeu des acteurs dirigeants dans la phase de négociation de la définition du dispositif
Les marges de jeu du facilitateur dans la phase de négociation de la définition du dispositif

 

6. L’engagement des acteurs

Le recrutement des acteurs
Les procédures de recrutement et la constitution de l’espace dialogique
Les procédures directives
Les procédures faisant appel au volontariat
Les tirages au sort
La référence à d’autres procédures
Les modalités de communication en amont des procédures de recrutement

Les freins à l’engagement et à l’enrôlement des acteurs dans le processus

 

7. L’expression des points de vue

Définition de la facilitation de l’expression des points de vue

Le type de relation entre la finalité du processus de co-construction et les acteurs parties prenantes

Le degré d’explicitation de la définition du dispositif propre à la phase de recueil des points de vue

La forme du cadrage initial du méso-dispositif (le degré d’univocité et de généralité des questions posées)

Les modalités de l’usage de l’oral pour faciliter l’expression des points de vue
Les limites de l’usage de l’oral pour les premières micro-séquences de recueil de l’expression des points de vue
Les effets des inégalités et des asymétries entre acteurs
▶ Les difficultés à la prise de parole comme disposition héritée des expériences de socialisation
▶ La propension à la compétition comme disposition héritée des expériences de socialisation
Les effets de certains biais cognitifs
▶ Le biais de conformité.
▶ Le biais d’ancrage
L’usage de l’oral pour les micro-séquences ultérieures

Le soutien des acteurs faibles

Les conditions pratiques permettant la continuité du processus
Les limites de l’oral au regard des micro-séquences consacrées à la mise en convergence
Un recours à un usage des modalités de visualisation synthétique

 

8. La recherche de convergence des différents points de vue

Les effets des inégalités entre acteurs de l’espace dialogique sur le processus de mise en convergence

La transformation des points de vue : une condition nécessaire pour faire advenir un point de vue partagé acceptable par tous

Les écrits intermédiaires et objets transitionnels
Les écrits intermédiaires
La fonction des écrits intermédiaires
Les deux types d’écrits intermédiaires
Le mode d’élaboration des écrits intermédiaires
Les objets transitionnels

Les « traductions »

L’alternance de phases d’interactions langagières et de phases de réflexivité collective distanciée et globalisante : la place des écrits transitionnels

Le processus d’émergence d’une convergence

Des conditions favorables
La distance par rapport au mode assertorique et la capacité d’écoute
L’explicitation minimale des logiques sous-jacentes à chacun des points de vue
Un usage de mots aux significations communes
La synchronie des communications entre acteurs

 

9. La facilitation et ses savoir-faire pratiques

La fonction de facilitateur
Les notions de facilitation et de facilitateur
Les activités et les rôles du facilitateur

Les rôles et les activités du facilitateur
Les rôles du facilitateur
Les activités du facilitateur
Le rôle du facilitateur dans la gestion de la temporalité
Le rôle du facilitateur dans les moments d’envahissement des interactions par les émotions
L’identité du facilitateur

Les jeux du facilitateur face aux autres acteurs
Le facilitateur et les acteurs dirigeants
Le facilitateur et les autres acteurs

Compétences et savoir-faire pratiques pour la facilitation
La complexité de la réalité de la facilitation en actes
Le statut du savoir-faire du facilitateur
L’impossibilité d’un savoir théorique décrit en termes propositionnels
Le savoir du facilitateur : un savoir expérientiel toujours en construction
L’autoréflexivité comme mode de développement de l’expertise en facilitation
La réflexivité dans le cours de l’action
L’autoréflexivité sur l’expérience comme possibilité d’apprentissages

 

ANNEXES

REPÈRES BIBLIOGRAPHIQUES

 

EAN

9782850864575

Nombre de pages

198

Date de parution

19 Mai 2021

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